Las! sans Sion…
du latin ascendere ; monter, s’élever
« L’Ascension du Seigneur », célèbre l’entrée du Christ dans la gloire de Dieu, c’est-à-dire la fin de sa présence visible sur terre ; elle préfigure notre vie dans l’Eternité. Son départ symbolise un nouveau mode de présence, à la fois tout intérieure, universelle et hors du temps. Croire que le Christ ressuscité est entré dans la gloire est un acte de foi.
Voilà une définition de l’église catholique. A cela quelques réflexions.
Le Christ n’est plus sur terre, laissant les hommes qui croient à ce message, seuls avec un devoir, celui de l’acte de foi. Mais le vide laissé est essentiel à cet acte et malheureusement quelques marchands du temple se sont mis à tracer, buriner et symboliser le Christ afin qu’il soit encore présent sur terre par la croix. Tous ceux qui portent un quelconque symbole christique sont dans la peur de l'acceptation du vide. Mais il en est de même pour toutes les religions, toutes les organisations dont le message est sacré. Le vide laissé est important à comprendre. C’est dans le vide médian que tout se crée. Le Christ c’est la lumière (chistos, cristal, creuset, pierre philosophale). Cette lumière est partie laissant suggérer deux choses:
la lumière nous a quitté afin de stimuler notre quête de celle-ci. Le vide de lumière nous oblige à affronter nos ténèbres et de nous en libérer par notre amour.
Le fait que la lumière nous ait quitté, implique que nous sommes composés de celle-ci et que seulement une partie nous a délaissé. Que toute la lumière ne peut nous avoir déserté sous peine de ne plus exister. Lorsque le Christ dit: « Noli me tangere » (ne me touche pas) lors de la résurrection, suggère que son dépouillement matériel est en train de s’effectuer et que tout contact avec la matière souillerait la transmutation du corps matière en énergie comme le ferait une goutte de vin dans un verre d’eau.
Nous devons être seul afin de nous affranchir de notre propre prison. Le mythe de la caverne de Platon mérite d’être lu et relu.
Un symbole (saint bol) est un objet façonné afin de porter une idée. C’est un beau chemin que celui des symboles mais le risque inhérent à cette voie est celle de fixer l’idée. Un vieil adage dit ceci: « les idées s’expriment avec des mots. Lorsque les mots sont insuffisants on construit les images. Lorsque ces dernières sont insuffisantes, on invente des symboles ». Un symbole est donc porteur d’idée et de sens. La croix symbolise donc les affres du Christ. Comme voie de l’amour il y a peut-être mieux? Pourquoi l’imaginaire doit-il se fixer sur la torture, la violence, la souffrance, les pleurs? A t’on peur d’oublier ces mots car nous baignons tellement dans l’amour, le don et le bien que nous nous faisons une joie de nous rappeler que l’humain fut violent? Sérieusement, il y a confusion dans toutes ces religions monothéistes. Péchés, souffrance, soumission, obéissance, esclavage, servage, punition, le mal, Satan. Une liste à la Prévert qui en dit long sur le fond et son contenu.
Le monde terrestre est un monde ou l’on tombe. On tombe enceinte, malade, en guerre, mal ou bien, de haut, bien bas, amoureux, des nues, sur un os, pile, la veste, etc. On tombe tellement que l’on finit dans une tombe! La gravité y est pour quelque chose sans aucun doute. Newton l’appelait la force grave. Alors commencer le chemin de l’ascension sous-entend que nous devons nous alléger (al = dieu, léger, donc dieu est léger!). L’ascension c’est permettre à notre lumière de rejoindre la gloire de l’UN. La gloire ici est la grande lumière. Et le UN est NU car pour se dépouiller il faut se retourner. Retourner son esprit c’est concevoir différemment. « L’ombre d’un oiseau qui vole ne bouge pas. » Lie Tseu. Il faut entendre ici que l’ombre ne change pas par elle-même mais par le fait que ce qui produit l’ombre commence à changer. Nous sommes les ombres de notre esprit. Commencer l’ascension demande donc de penser autrement et pourquoi pas de devenir des thaumaturges?
Bon Vent
J.Motte
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